Application de rencontre en ligne : Quel impact sur la santé mentale ?

En cette période de Saint Valentin, difficile de passer à côté du thème de l’amour. Un moment lors duquel les célibataires se demandent si, oui ou non, installer une application de rencontre en ligne pour trouver leur moitié, est une  bonne idée ?

Apparemment, la réponse est oui pour 1 français·e sur 5 qui aurait déjà utilisé une application de rencontre. Mais, même si ces sites sont pleins de promesses, ils semblent en décevoir plus d’un au final. 

Le constat est sans appel : seulement 37% des personnes inscrites pensent que les sites de rencontre leur ont fait plus de bien que de mal.

Et il y a des raisons psychologiques à cela. Psynergy vous explique lesquelles.

Meetic, Bumble, Tinder, Grindr, Adopte un mec… Peu importe l’application choisie, chacune offre des possibilités quasi illimitées de rencontres par écrans interposés. Mais elles déclenchent tout autant de déceptions qui ont des effets négatifs sur notre santé mentale. 

La grande malmenée des applications de rencontre ? La confiance en soi.

Pourquoi ? Car, sur ces applis, la première impression que l’on envoie est basée presque uniquement sur le physique (et sur quelques autres critères très restreints). La pression de plaire est donc forte, et celle de « sortir du lot » également. 

Ainsi, de la même manière qu’on accumule les « likes » sur les réseaux sociaux, la quête de « matchs » sur les applications de rencontre peut avoir des effets pervers sur l’estime de soi (utilisation de filtres sur les photos, mises en scène, et même mensonge sur son âge ou sur sa catégorie socio-professionnelle…) Tout est bon pour se rendre désirable sur le marché de la drague, et cela n’est pas sans conséquence sur l’image que l’on a de soi-même.

En effet, une étude de 2016 a montré que les personnes utilisant Tinder ont plus de problèmes avec leur image corporelle que les autres. Après avoir utilisé les applications, elles ont tendance à se considérer comme des objets avec la mise en scène de leur vie et de leur personnalité, et ont une plus grande tendance à se comparer aux autres. 

Selon la même étude, les personnes utilisant Tinder ont également plus de mal à assumer leur physique et leur look.

Les applications de rencontre peuvent également renforcer les comportements narcissiques et individualistes. 

Il se peut que vous ayez utilisé ces applis en toute bonne foi, dans le but de trouver une personne qui a les mêmes aspirations que vous. 

Malheureusement, peut être que cette personne a cessé de vous répondre du jour au lendemain (« Ghosting »), ou bien qu’elle a entretenu une relation avec vous tout en continuant de « swiper » à la recherche d’une meilleure possibilité ? (« Cookie jarring »). Ou peut être encore, avez-vous été victime de « Breadcrumbing » ? C’est-à-dire que l’on vous a fait miroiter une relation sans jamais s’engager réellement.

Tous ces comportements sont consécutifs de la création des applications de rencontre. Certains les classent même dans la catégorie des violences psychologiques, car bien que les échanges soient virtuels, les émotions ressenties sont elles, bien réelles, et peuvent être très difficiles à vivre.

Le concept de « dating fatigue » développé par Judith Duportail dans son essai du même nom, est une forme de mélancolie amoureuse qui nous fait osciller entre espoir et lassitude, et qui est grandement renforcée par le fonctionnement des applications de rencontre. 

L’enchaînement des « dates » (c’est-à-dire des rendez-vous galants) souvent décevants, entraîne des désillusions qui minent le moral sur le long terme.

De plus, toutes ces rencontres non fructueuses cumulées au fait de choisir des personnes parmi des milliers sur la base de quelques photos, entraînent une forme de déshumanisation des rapports humains. 

Le tout est renforcé par le discours général qui incite toute personne à se conformer au modèle du couple, et à ne pas rester célibataire trop longtemps sous peine d’être suspecté d’avoir un « problème ».

De quoi être fatigué en effet !

‍ Célibataire pour la Saint Valentin ? Pas de quoi déprimer !

Si vous utilisez les applications de rencontre de manière frénétique, sans pouvoir vraiment vous en empêcher, alors que vous sentez que cela a un impact sur votre santé mentale, vous êtes peut-être dans un mécanisme de dépendance aux sites de rencontre. 

Les addictions sont souvent mentionnées pour les drogues, le tabac, l’alcool… mais il existe également des « addictions comportementales » comme celles liées aux jeux d’argent, aux jeux vidéos mais aussi : aux applications de rencontre.

Cette dépendance découle du fait que les sites de rencontre créent un désir puis une satisfaction immédiate et rapide, car le nombre de profils en ligne offre des possibilités illimitées. Cependant, votre désir peut devenir insatiable, et il est alors très difficile d’arrêter d’utiliser les applications. Plus aucun match, plus aucune relation, ne vous satisfait vraiment. Vous êtes constamment à la recherche de plus, de mieux.

Quand arrêter les applications de rencontre ? Lorsque vous réalisez qu’au fond, ce n’est plus la rencontre avec autrui qui vous intéresse, mais bien le besoin d’exister dans le regard de l’autre. Les échanges virtuels servent alors à combler un manque affectif ou à apporter une illusion de confiance en soi à chaque match.

Dès lors que vous ressentez le besoin de vous connecter sans cesse, ou que vous êtes déconnecté de la réalité, n’hésitez pas à consulter un.e thérapeute qui pourra vous aider à sortir de cet état de dépendance.

Les psychologues en ligne de Psynergy peuvent vous aider.