Anxiété

Anxiété sociale ou introversion : comment faire la différence ?

Découvrez les différences fondamentales entre l'anxiété sociale et l'introversion à travers des exemples concrets. L’anxiété sociale et l’introversion peuvent sembler difficile à distinguer mais il existe pourtant des indicateurs fiables pour les identifier.

Chloé
Par ChloéRédactrice web
Publié le 18/06/2021

Découvrez votre quotient de stress

Ce test, créé d’après l’échelle d’évaluation des stresseurs (C.CUNGI 1997), vous permet de vous situer sur la matrice du stress

Faites le test !

Si le titre de cet article a piqué votre curiosité, c’est que vous vous êtes probablement déjà posé la question. Et cela n’a rien d’étonnant car l’anxiété sociale et l’introversion sont de caractéristiques personnelles souvent confondues, soit par abus de langage, soit par méconnaissance des particularités de chacune.

L’anxiété sociale et l’introversion peuvent sembler difficile à distinguer mais il existe pourtant des indicateurs fiables pour les identifier.

A travers cet article d’introduction, découvrons ensemble les spécificités de l’introversion et de l’anxiété sociale pour mieux les comprendre.

Qu’est-ce que l’introversion ?

L’introversion est caractérisée par la façon dont l’énergie d’une personne évolue dans à une situation sociale.

Contrairement aux extravertis qui gagnent de l’énergie à travers leurs interactions avec les autres, les introvertis dépensent de l'énergie dans les situations sociales.

Après avoir passé du temps dans un grand groupe de personnes, les introvertis ressentent souvent le besoin de 'recharger leurs batteries' et regagner leur énergie en passant du temps dans le calme, de préférence seuls. Les introvertis sont donc probablement les personnes qui ont le mieux vécu cette année de confinement et de télétravail !

On décrit souvent les introvertis comme des personnes discrètes et peu bavardes. Il est vrai qu’ils ont souvent une sainte horreur des conversations de politesse et des banalités lorsqu’elles sont dans un grand groupe. Mais une personne introvertie peut parfaitement être très bavarde et expansive dans un petit groupe de personnes qu’elle connait bien.

Dans tous les cas, les introvertis ont une quantité d’énergie limitée en situation sociale et lorsque leur réserve est épuisée ils préfèrent s’isoler au calme quelques instants pour souffler. Après une surexposition sociale, la personne introvertie peut se sentir exténuée et même devenir irritable. Elle retrouve facilement son état normal en passant du temps seule et dans un environnement peu stimulant.

L’introversion n’est pas un trait de personnalité en tant que telle mais elle identifie plutôt l’une des extrémités du spectre Introverti-Extraverti. Chacun possède des tendances introverties et extraverties mais, pour la plupart des gens, la balance penche plus fortement d’un côté ou de l’autre.

Qu’est-ce que l’anxiété sociale ?

L’anxiété ou phobie sociale fait partie des troubles anxieux au même titre que les troubles paniques ou les autres phobies spécifiques (araignées, serpent, foule…). Elle est caractérisée par une peur intense et disproportionnée des situations sociales et du regard des autres. Les personnes souffrant de phobie sociale ont une peur irrationnelle d’être jugées négativement par les autres ou d’être humiliées.

L’anxiété sociale peut provoquer des réactions physiques comme des tremblements, un sentiment de nausée, un rougissement ou une transpiration importante lors d’interactions avec les autres. La personne atteinte d’anxiété sociale redoute d’ailleurs que l’on remarque qu’elle n’est pas à l’aise et qu’on la juge ou se moque d’elle à cause de cela.

A force, cette phobie peut pousser la personne à s’isoler chez elle et mettre en place des mécanismes d’évitement des situations sociales. Dans certains cas, l’anxiété sociale peut conduire à un état dépressif.

L’anxiété sociale peut prendre différentes formes. Certaines personnes auront une anxiété sociale globale avec une peur de toutes les interactions avec les autres. D’autres auront une anxiété sociale uniquement dans certaines situations comme parler en public ou devant un jury : on parle alors d’anxiété de performance.

Bien qu’il existe des pré-dispositions génétiques à la phobie sociale, elle n’est pas innée. Ces troubles anxieux se manifestent souvent à l’adolescence entre 11 et 15 ans et peuvent continuer à l’âge adulte s’ils ne sont pas pris en charge.

Et la timidité dans tout ça ?

La timidité, quant à elle, est une forme légère d’anxiété sociale qui relève davantage d’une réserve face à une situation nouvelle que d’une réelle phobie. La personne timide veut établir un contact avec les autres mais craint de ne pas y parvenir. On observe plutôt une hésitation à aller vers l’autre qu’un évitement complet des situations sociales. La timidité diminue en fonction de la fréquence des contacts avec les autres et n’est pas handicapante au quotidien.

Anxiété social, démarrez une thérapie

Quelles différences entre l’introversion et l’anxiété sociale ?

En résumé, une personne souffrant d’anxiété sociale évite les situations sociales par peur d’être jugée ou de se sentir gênée. Cette phobie altère le quotidien de la personne et la pousse à développer des mécanismes d’évitement.

Une personne introvertie aura simplement une préférence pour les activités calmes et individuelles mais pourra tout à fait apprécier de se retrouver dans une situation de groupe de temps en temps. Il n’y a pas d’anxiété dans l’introversion.

L’anxiété sociale est source de souffrance, l’introversion est une façon d’être.

On peut noter toutefois qu’une personne introvertie peut également souffrir de phobie sociale et que l’une n’exclut pas l’autre.

Sur ces considérations, voyons en quoi une même situation peut ainsi être perçue différemment par une personne introvertie et une personne anxieuse à travers des exemples concrets.

Des perceptions différentes pour des situations identiques‍

Rester chez soi dans un cocon ou dans une cage

On observe des différences de perceptions dans des situations courantes comme rester chez soi par exemple. Une personne introvertie peut rester chez elle par choix parce qu’elle s’y sent bien et apprécie les environnements calmes et le temps passé seul. C’est une façon pour elle de regagner de l’énergie et elle peut sans problème décider de sortir voir des amis ou aller à une fête si elle le souhaite.

Une personne anxieuse en revanche aura tendance à s’emprisonner chez elle pour éviter d’être en contact avec des gens. La peur d’être jugée ou de faire quelque chose de gênant la force à rester chez elle, elle préfère refuser les invitations à socialiser car elle redoute de se retrouver dans une situation humiliante. La personne anxieuse altère son quotidien pour ne pas être confrontée aux situations sociales.

Parler en public : du trac à la peur paralysante

On peut aussi remarquer des différences de perception dans des situations de performance comme parler en public. Une personne introvertie peut avoir le trac comme tout le monde mais n’a pas de problème à parler devant un groupe. Elle espère cependant ne pas avoir à trop socialiser après son intervention car cela représente une grande dépense d’énergie, mais cette préférence n’est pas guidée par la peur.

De son côté, la personne anxieuse fera tout pour éviter de parler devant un groupe. Elle se sent observée et jugée, elle a peur de paraître idiote, de bafouiller ou que l’on se moque d’elle. Elle peut se dire “Je suis sûre qu’ils trouvent ma voix bizarre”, “J’ai bafouillé, je suis sûre qu’ils vont se moquer de moi” et être persuadée d’être absolument ridicule alors que les personnes de l’assistance pourront affirmer qu’elle se débrouille très bien. La peur de parler en public n’est donc pas rationnelle ni contrôlable pour la personne souffrant d’anxiété sociale.

View post on Instagram
 

En résumé

A travers ces deux exemples simples, on comprend aisément que l’anxiété sociale est bien plus handicapante que l’introversion. L’une est ancrée dans la peur, l’autre dans la préférence pour les environnements plus calmes. Une personne introvertie peut vivre normalement au quotidien, il lui suffit d’avoir conscience de la façon dont elle dépense son énergie et de se réserver des périodes pour se recharger après une situation sociale.

La personne anxieuse est prisonnière de sa condition et doit adapter sa vie en fonction de sa phobie. L’anxiété sociale n’est pas un problème en soi si elle reste modérée et contrôlable mais, comme pour tous les troubles psychologiques, il est conseillé de faire appel à un psychologue si elle entraîne des comportements impactant fortement et négativement les actions du quotidien.

Comment surmonter l’anxiété sociale ?‍

La bonne nouvelle est qu’il existe des solutions pour apprendre à surmonter l’anxiété sociale. L’idéal est bien entendu de se tourner vers un psychologue pour être accompagné dans cette démarche. Un professionnel est capable de sélectionner la thérapie la plus adaptée à chaque personne pour assurer un suivi cohérent et bienveillant.

La Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC) sont particulièrement adaptées dans les cas d’anxiété sociale. Elle consistent à apprendre à mieux gérer l’anxiété à travers des exercices de relaxation, de respiration et de pleine conscience mais aussi à remplacer les pensées négatives par des pensées plus rationnelles. L’idée étant de prendre de la distance vis-à-vis des pensées anxieuses.

On combine également ces stratégies à une thérapie d’exposition qui consistent à graduellement se confronter aux situations anxiogènes dans un cadre bien défini, avec des objectifs réalistes et atteignables.

Le mot de la fin‍

Cet article ne se veut en aucun cas exhaustif sur le sujet de l’introversion et de l’anxiété sociale qui sont deux caractéristiques personnelles comportant de nombreuses subtilités que nous ne pouvons couvrir ici. Nous avons cependant pu comprendre les différences fondamentales entres les deux : si l’introversion est une simple caractéristique personnelle n’entravant pas les interactions sociales, la phobie sociale est un véritable trouble anxieux qui peut s’avérer limitant au quotidien.

Une meilleure compréhension de l’une et de l’autre peut donc permettre de déceler la nature de ses propres comportements ou de ceux des autres de façon à déterminer si une aide professionnelle extérieure pourrait être bénéfique.

Découvrez votre quotient de stress

Ce test, créé d’après l’échelle d’évaluation des stresseurs (C.CUNGI 1997), vous permet de vous situer sur la matrice du stress

Faites le test !