Sexualité

Quelles sont les raisons psychologiques des stéréotypes de genre ?

« Les hommes aiment la compétition et le foot, mais ne savent pas faire deux choses en même temps » ; « Les femmes sont fragiles, sensibles mais ne savent pas conduire »… Vous avez forcément déjà entendu ce genre de remarques pour qualifier tel ou tel genre. Cela s’appelle : les stéréotypes de genre.

Chloé
Par ChloéRédactrice web
Publié le 06/03/2023

« Les hommes aiment la compétition et le foot, mais ne savent pas faire deux choses en même temps » ; « Les femmes sont fragiles, sensibles mais ne savent pas conduire »… Vous avez forcément déjà entendu ce genre de remarques pour qualifier tel ou tel genre. Cela s’appelle : les stéréotypes de genre

Ces clichés en apparence anodins, sont souvent renforcés par une croyance populaire selon laquelle la génétique déterminerait des différences fondamentales entre femmes et hommes. Et pourtant, il n’en est rien. 

En revanche, les stéréotypes de genre s’imprègnent en nous plus ou moins consciemment depuis l’enfance, et forment ensuite le terreau du sexisme présent dans la société.

A l’occasion du 8 mars, Journée internationale de lutte pour le droit des femmes, Psynergy vous explique les raisons psychologiques des stéréotypes de genre.

D’où viennent les stéréotypes de genre ?

Stéréotypes de genre : définition

La définition des stéréotypes se résume à toutes les croyances liées au comportement, à la personnalité, aux aptitudes, qu’on attribue à un groupe en fonction de certains critères, dont le genre.

Dans ce dernier cas, les stéréotypes de genre sont liés à des présupposés critères qualifiant les personnes assignées homme, et les personnes assignées femmes.

Et pourtant à l’origine, le stéréotype est un mécanisme normal et adaptatif du cerveau, qui a permis à l’humain d’évoluer au fil des millénaires. En effet, ces stéréotypes nous permettent le processus de « catégorisation », qui entraine une libération de l’espace mental, et donc de la place pour avoir des réflexions sur d’autres choses. 

Cette réaction naturelle et de survie, a cependant un effet négatif : celui de créer des raccourcis et des préjugés qui au final, créent les stéréotypes.

C’est pourquoi il est important d’avoir conscience du fonctionnement de notre cerveau pour savoir remettre en cause nos préjugés et corriger ces biais cognitifs.

Des stéréotypes ancrés dès le plus jeunes âge.

Les normes de genre sont omniprésentes, dès la grossesse et jusqu’aux années qui suivent la naissance, les enfants sont submergés de stéréotypes de genre avant même d’être en capacité de les comprendre. Décoration de la chambre, vêtements, dessins animés, jeux… Dès tout petits, les enfants sont touchés par ces normes sociales qui catégorisent les filles et les garçons dans des cases différentes. 

Tout le monde connait le fameux « bleu pour les garçon et rose pour les filles ». Cette distinction marketing peut sembler anecdotique, sauf qu’elle entraine des inégalités dès le plus jeune âge (jeux roses plus chers que les bleus, jeux d’actions et d’aventures pour les garçons, poupées pour les filles…).

Loin de répondre à des comportements jugés innés, ces différenciation de genre entraînent également une différence de comportement de l’adulte vis-à-vis de l’enfant.

En effet, des études américaines ('Baby X Studies ») ont prouvé que les personnes réagissent différemment avec des bébés selon leur genre. Elles auront tendance à plus cajoler les bébé filles, et à être plus taquines avec les bébés garçons.

Ces études montrent également que les adultes ont une interprétation différente des pleurs d’un bébé en fonction du genre présupposé de l’enfant. Si les gens pensent que le bébé est une fille, ils considéreront qu’elle pleure car elle a peur, s’ils pensent que le bébé est un garçon, la colère sera évoquée comme la raison des pleurs. 

Ces stéréotypes de genre ont ensuite naturellement un impact sur l’interaction que les adultes ont avec le bébé et sur les comportements vis-à-vis d’eux. 

En effet, les attentes qu’on pose sur un enfant vont modeler ses attitudes, ses émotions, et donc les comportements qu’il adoptera à l’âge adulte.

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Les conséquences des stéréotypes à l’âge adulte

Une fois les stéréotypes de genre ancrés, ils deviennent peu à peu une réalité à l’âge adulte, telle une prophétie auto-réalisatrice. Les étiquettes posées dans l’enfance peuvent rester à l’âge adulte et se transformer en trait de personnalité.

Dévastateur chez les deux genres, homme comme femme souffrent des conséquences de ces stéréotypes.

Par exemple, les petites filles a qui l’on dit qu’elles sont moins intelligentes que les garçons seront plus touchées par le syndrome de l’imposteur ce qui les empêchera de mener des grandes carrières renforçant l’écart de salaire entre homme et femme. Les petits garçons à qui l’on a dit de ne pas pleurer auront eux, du mal à exprimer leurs ressentis ce qui impactera la régulation de leurs émotions…etc.

Prendre conscience des stéréotypes de genre pour ne pas les renforcer

Grâce à la science, on sait aujourd’hui que la détermination « biologique » à être un homme ou une femme est limitée aux seules fonctions du cerveau qui contrôlent les fonctions de reproduction. Pour ce qui est de l'intelligence, la concentration, le raisonnement…etc, les études montrent que chez les 0-3 ans, filles et garçons ont les mêmes aptitudes. Ces aptitudes innées évoluent ensuite dans un sens ou dans l’autre en fonction des stéréotypes présents dans l’environnement.

L’effet Pygmalion prouve bien ce phénomène : lorsque l’on dit à un professeur qu’un enfant de sa classe a un test de QI très élevé, l’évolution scolaire de ce dernier se fait plus positivement. Pourquoi ? Parce que le professeur accorde inconsciemment plus d’importance à l’élève, et que ses attentes positives ont un impact sur le comportement de l’enfant. 

Cela vaut dans un sens comme dans l’autre, les effets peuvent être donc positifs ou négatifs. 

De quoi confirmer l’importance de l’impact de nos préjugés, et de nous encourager à réfléchir à deux fois avant de les dire à voix haute !

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