Obésité et troubles des conduites alimentaires : quels liens ?
Dans le cadre du 4 mars, Journée mondiale de l’obésité, Psynergy revient sur cette maladie chronique qui touche en France, 8 millions de personnes.
Malgré le fait qu’elle soit très répandue, l’obésité emporte encore avec elle de nombreux préjugés.
En effet, l’obésité est souvent abordée principalement sous l'angle médical, avec un accent mis sur les risques pour la santé physique (diabète, hypertension artérielle, maladies cardio-vasculaires et respiratoires etc).
Cependant, derrière le surpoids peut se cacher une composante psychologique moins abordée. En effet, l'obésité peut aussi être en partie associée à un ou plusieurs troubles du comportement alimentaire. Et ceux-ci, comme tout TCA (Trouble des conduites alimentaires), peuvent être régulés grâce à la thérapie dans la prise en charge de l’obésité.
Obésité : définition
L’obésité est définie comme une maladie multi causale qui se caractérise en premier lieu par un excès de poids. Ce surpoids correspond à un IMC (Indice de Masse Corporelle) supérieur à 30kg/m². On parle d’obésité sévère au delà de 35kg/m² .
La prise en charge de l’obésité se fait par traitement médical pouvant aller jusqu’à la chirurgie bariatrique.
Quelles sont les principales causes de l’obésité ?
Les principales causes de l’obésité sont médicales et génétiques. Elle est classée comme maladie chronique par l’OMS. L’obésité est aussi influencée par des aspects psychologiques comme les TCA.
L’hyperphagie boulimique par exemple, est un TCA fréquent chez les personnes souffrant d’obésité. Enfin de traiter l’obésité sur le long terme et d’éviter les rechutes, il est donc essentiel de prendre en compte cette composante.
Parmi ces facteurs psychologiques pouvant renforcer l’obésité, on retrouve notamment :
1. La gestion des émotions et du stress
De nombreuses personnes se tournent instinctivement vers la nourriture pour soulager le stress, l'anxiété ou d'autres émotions difficiles. Cette connexion entre les émotions et l'alimentation peut conduire à des comportements excessifs et compulsifs, qui in fine, favorisent l’obésité.
2. Les habitudes alimentaires et l'environnement
Les habitudes alimentaires sont souvent façonnées par l'environnement social et culturel. Des facteurs tels que l'accès facile à la restauration rapide, les portions surdimensionnées et les normes sociales entourant l'alimentation notamment celles apprises depuis l’enfance, peuvent contribuer à des choix alimentaires peu sains et à une prise de poids excessive.
3. Les croyances et la perception de soi
Les croyances personnelles sur le poids, la nourriture et l'apparence physique peuvent avoir un impact significatif sur les comportements alimentaires. Une faible estime de soi, des sentiments de honte liés au poids et des normes irréalistes de beauté peuvent créer des schémas alimentaires malsains et contribuer à l'obésité.
Les conséquences de l’obésité
Au delà des conséquences sur la santé physique, l’obésité est une maladie avec un impact psychologique fort. Le lien entre obésité et dépression a d’ailleurs été prouvé. La prévalence de la dépression chez les personnes obèses est deux fois plus élevée que chez les personnes dont l’indice de masse corporelle est normal.
La gestion de l'obésité présente des défis psychologiques également car les personnes concernées sont victimes de stigmatisation qui affecte leur santé mentale :
1. La stigmatisation et la discrimination
Les personnes obèses font souvent face à des préjugés et à des stigmatisations sociales, ce qui peut avoir un impact dévastateur sur leur estime de soi et leur bien-être émotionnel. Ainsi le mal être et l’obésité s’alimentent l’un l’autre et cela constitue un obstacle majeur dans le processus de régulation du poids.
2. Les pressions sociales et familiales
Les pressions sociales et familiales peuvent également jouer un rôle important dans la gestion de l'obésité. Les attentes et les jugements des autres peuvent influencer les choix alimentaires et les comportements liés au poids, rendant difficile pour les personnes obèses de maintenir des changements nutritionnels sur le long terme.
3. Les Troubles alimentaires coexistants
L'obésité peut coexister avec d'autres troubles alimentaires tels que la boulimie et le trouble de l'hyperphagie boulimique. La présence de ces troubles complique davantage la gestion de l'obésité et nécessite une approche psychothérapeutique.
Qui consulter en cas d’obésité ?
Tout d’abord, la personne souffrant d’obésité doit consulter son médecin traitant qui fera un état des lieux de sa santé.
La prise en charge est ensuite multiple :
Par exemple pour aider à la restructuration des repas, la personne en situation d'obésité pour consulter un.e diététicien.ne nutritionniste.
Pour lutter contre les conséquences psychologiques de l’obésité évoquées plus haut, la personne en obésité pourra suivre une thérapie.
Les Thérapies Cognitives et Comportementales sont particulièrement recommandées pour traiter les TCA et peuvent constituer une aide non négligeable pour traiter l’obésité sur le long terme et éviter les rechutes.
Pour en savoir plus, écoutez notre podcast sur les TCA : https://podcast.ausha.co/dans-la-tete-des-psys/episode-9-tca-troubles-des-conduites-alimentaires-avec-maud-clery
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