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Envie suicidaire : que faire ?

5% de la population déclare avoir déjà eu des idées suicidaires. Et pourtant, les crises suicidaires ne sont pas une fatalité : en parler et chercher de l'aide, c'est déjà faire preuve d'une grande force de vie.

Chloé
Par ChloéRédactrice web
Publié le 01/06/2021

Si vous lisez ces lignes, vous avez probablement des idées suicidaires, ou vous connaissez quelqu’un concerné par ce mal-être.

Sachez que vous n’êtes pas seul.e.

Et pour cause, Santé Publique France estime que 5% de la population déclarent avoir déjà eu des idées suicidaires.

Le suicide peut concerner toutes les tranches de la population, quelque soit le milieu socio-économique ou encore l’âge.

Vous êtes témoin de l’envie suicidaire d’un ado, d’un enfant ou d’un adulte ? Vous pensez à vous suicider car votre souffrance est intolérable ? Même si vous vous sentez dans une impasse, mourir n’est pas la solution. Des moyens existent pour vous aider à atténuer votre mal être et retrouver le plaisir de vivre.

Vous êtes en train de lire cet article ce qui signifie que vous êtes déjà dans une démarche de volonté de vivre : félicitations ! Votre souffrance est réelle, mais la subir n’est pas une fatalité.

Je pense au suicide

Les envies suicidaires peuvent apparaître quand on se sent comme un fardeau pour les autres, vide d’émotion, sans but, piégé.e dans une vie qui ne nous convient pas.

De nombreuses personnes déclarent penser au suicide tout en affirmant qu’elles ne passeront pas à l’acte, notamment pour ne pas faire du mal à leur entourage. Mais la mort reste une hypothèse de délivrance de leur souffrance.

Chaque année sur 100 000 personnes, ce sont 4 000 personnes qui pensent au suicide. Les tentatives de suicide concernent quant à elles, 180 de ces personnes, et 16 trouveront la mort.

Vous n’êtes donc pas un cas isolé, et surtout vous avez toutes les chances d’aller mieux, car la souffrance même si elle semble insurmontable à un instant T de votre vie, peut être dépassée.

Dans tous les cas, si vous pensez au suicide, vous n’êtes pas responsable ni coupable.

Je veux mourir pour ne plus souffrir

Une personne qui a la volonté de mourir, est en fait une personne qui ne veut plus souffrir. La mort n’est pas un choix, elle résulte de l’impression d’être dans une impasse, et semble se présenter comme la seule issue pour stopper les souffrances.

Ces pensées suicidaires peuvent apparaître à la suite d’événements traumatiques tels que :

  • Le décès d’une personne proche
  • Un accident
  • Une maladie
  • Des difficultés financières
  • Une agression…

Si des problèmes de santé mentale sont déjà installés, ils peuvent renforcer l’envie de se suicider (comme la dépression, l’anxiété, l’anorexie). Cependant, ce n’est qu’un facteur de risque supplémentaire, d’autres paramètres biologiques, sociaux, environnementaux peuvent jouer.

L’envie suicidaire sans raison, n’existe donc pas, car chaque personne est différente, et les souffrances sont individuelles.

De plus, ce mal de vivre peut parfois donner l’impression de « devenir fou », notamment car la santé mentale est encore sujette à de nombreux préjugés et tabous. Alors même que l’Organisation Mondiale de la Santé considère qu’1 personne sur 4 dans le monde est concernée par un trouble psychologique. De quoi relativiser !

C’est donc humain de douter et d’être en souffrance. L’important est de savoir demander de l’aide en communiquant sur sa douleur.

J’ai des envies suicidaires: j’en parle

Si vous avez des envies suicidaires, le premier pas est d’en parler autour de vous. Savoir trouver une oreille attentive auprès d’un proche ou d’un professionnel, apaisera votre crise suicidaire et vous permettra de retrouver le goût de vivre.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les personnes avec idée suicidaire ne sont pas des « personnalités faibles », ou tout autre cliché communément véhiculé. Même si le profil type du suicidaire n’existe pas, on constate que ce sont des personnes possédant une grande énergie de vie car malgré les énormes difficultés traversées, elles ont le courage de lutter pour continuer de vivre.

Parler de ses pensées suicidaires, permet de verbaliser sa souffrance, et d’obtenir de l’aide pour aller mieux. Un membre de la famille, un médecin traitant, une infirmière scolaire, un psychiatre ou psychologue… Si vous l’avez fait : félicitations ! Cela prouve que vous avez une réelle force de vie, et c’est très positif.

Vous ne savez pas à qui vous adresser ? Voici les associations et centres d’aide spécialisés :

  • SOS Suicide Phoenix : Accueil et écoute anonymes de 13h à 23h.
    Tél. 01 40 44 46 45
    Permanence d’écoute par messagerie sur le site de l’association.

  • Suicide Ecoute : Écoute anonyme des personnes confrontées au suicide 24h/24 et 7j/7.
    Tél. 01 45 39 40 00

  • Fil Santé Jeunes : Ecoute anonyme et gratuit pour les 12-25 ans sur les thèmes de la santé, de la sexualité, de l’amour, du mal être... 7j/7 de 9h à 23h.
    Tél. 0 800 235 236 et tchat individuel ouvert tous les jours de 9 h à 22h.

  • SOS Amitié : Service d’écoute gratuit, anonyme et confidentiel pour toute personne traversant une période difficile, 24h/24 et 7j/7.
    Tél. 09 72 39 40 50 ; Tél. 01 46 21 46 46 (english)
    Tchat du lundi au dimanche de 13h à 3h du matin.

  • Phare enfants-parents : Accueil et écoute contre le mal-être et la prévention du suicide des jeunes pour les parents et les jeunes. Du lundi au vendredi de 10h à 17h.
    Tél. 01 43 46 00 62
    Permanence d’écoute par messagerie sur le site de l’association.

  • 3114 : Le numéro national de prévention du suicide, gratuit, accessible 24H/24, 7jour/7, pour toute personne en détresse psychologique qui souhaite parler à un.e professionnel.e de la psychiatrie et de la santé mentale.

  • En cas de crise suicidaire imminente contactez les Urgences psychiatriques (01 43 87 97 97), le 15 ou le 112.

Aider une personne en souffrance: écouteret rediriger

8 personnes sur 10 donnent des signes de leur intention suicidaire avant de passer à l’acte. C’est pourquoi, être informé sur ces signes peut permettre dans certains cas de prévenir le pire.

Alors si vous avez des doutes vis-à-vis d’une personne de votre entourage, essayez d’être à l’écoute de ces signes de désespoir. Cela peut être des petites phrases comme :

  • « je n’en peux plus »
  • « vous allez bientôt être tranquilles »
  • « je n’ai plus de goût à rien »

Certains comportements peuvent alerter également, comme :

  • des dons considérables
  • un changement radical d’attitude, d’habitudes alimentaires ou d’hygiène
  • des prises de risque
  • une consommation de stupéfiants ou d’alcool

D’une manière générale l’agressivité, les changements d’humeur, les incohérences, la dévalorisation, peuvent être des indices. Tout comme un soudain « mieux-être », qui peut signifier que la décision a déjà été prise par la personne qui se sent soulagée de bientôt en finir. Détecter ces états de fragilité constitue un immense pas.

Même si la personne évoque son envie suicidaire plusieurs fois, ou qu’une tentative de suicide (TS) a déjà été réalisée, ce n’est jamais anodin. La répétition peut créer une lassitude dans l’entourage mais la souffrance est réelle et ne doit pas être minimisée.

Dans tous les cas, une idée suicidaire n’est pas une fatalité ! Pour aider une personne en souffrance :

  • Soyez à l’écoute et ouvert à la discussion sur ses pensées suicidaires en tant que telles, si vous vous en sentez capable.
  • Soyez présent pour cette personne et évitez de la laisser seule
  • Encouragez la personne à accepter l’aide d’un.e professionnel.le (médecin, psychologue, psychiatre, ligne d’écoute, centre de prévention du suicide…).
  • Continuez d’échanger : ne pas couper le contact permet de permettre à la personne de s’extraire de son sentiment de solitude.
  • Si vous ne vous sentez pas en capacité d’agir, avertissez un proche qui pourra le faire.

Psynergy propose un suivi thérapeutique par tchat vidéo pour des troubles psychologiques légers ou modérés. L’application n’est donc pas adaptée pour régler les envies suicidaires car un suivi en présentiel est recommandé.

Si vous nous avez contacté pour ce problème, c’est un premier pas considérable dont vous pouvez être fier.e. Vous avez su verbaliser votre souffrance et nous vous encourageons à continuer votre démarche, en contactant les numéros d’aide adaptés mentionnés plus haut.